Les différentes formes d'engagement des femmes pour libérer la France : soldate et/ou résistante ?
Recherche réalisée par Camille de Roubin, Samanta Capala et Morgane Sagnier.
La
place des femmes dans la résistance a été reconnue tardivement
dans l’historiographie de la Seconde Guerre Mondiale. En effet ce
fut à partir du moment où la communauté scientifique s’est
penchée sur la résistance quotidienne loin des luttes armées que
l’importance du rôle des femmes a réellement émergé.
Le
rôle est un ensemble de comportements qui est socialement attendu
d’un individu notamment en fonction de son statut.
Le
statut désigne la position d’un individu dans la hiérarchie
sociale. La résistance désigne l'ensemble des mouvements,
opérations et réseaux clandestins qui, durant la Seconde Guerre
Mondiale ont poursuivi la lutte contre l'Axe et ses relais
collaborationnistes.
Toutes
les personnes qui se sont engagées étaient présentes afin de
libérer la France.
L'armée
désigne l'ensemble des forces militaires d'un état, ici nous allons
parler de l'armée française.
Nous
allons tout d’abord nous demander quels étaient les rôles des
résistantes qui se sont engagées afin de libérer la France.
Ensuite nous verrons celui des femmes soldats françaises engagées
dans l'armée. Puis, nous finirons par comparer leurs différents
statuts.
Dans
un premier temps, nous allons observer la Résistance féminine puis,
nous verrons les femmes dans l'armée, pour finir, nous comparerons
les
résistantes face aux femmes soldats engagées pour libérer la
France.
- La Résistance féminine.
1.
Le rôle de résistante.
Lorsque
l’on évoque la résistance féminine, l’une des difficultés est
de trouver en quoi elle consiste précisément. Il est difficile de
comprendre la participation des femmes à cette époque dans la
résistance si l’on ne prend pas en compte le statut qu’elles
occupent dans la société française. Juridiquement elles sont
marginalisées, c’est-à-dire qu’elles dépendent de leur mari.
Politiquement, elles n’ont pas le droit de vote, elles ne sont ni
électrices ni éligibles.
Il
faut aussi prendre en compte la différence des rôles à l’époque
entre les hommes et des femmes, l’image traditionnelle est très
forte, épouse, mère de famille … qui est largement reprise par
Vichy qui ne veut pas bousculer les rôles habituels.
Quant
à la presse féminine, elle est très explicite sur leurs rôles, la
femme est confinée à la maison, vouée à des tâches domestiques.
Mais la résistance rend ses rôles caducs puisque elles sont amenées
à transgresser les lois, à sortir du cocon de leur foyer, pour
entrer dans l’illégalité. Ici la presse féminine est une
instance de socialisation puisque celle-ci les incite à retourner à
leurs rôles traditionnels de femmes au foyer alors que dans la
résistance les femmes ne sont pas inciter à réaliser toutes ces
tâches domestiques.
La
résistance féminine a deux pôles importants, qui sont tout d’abord
la résistance au quotidien avec des faits essentiels qui passent
inaperçus comme cacher, héberger, nourrir ou encore approvisionner,
ceux-ci étaient la majorité des missions que les femmes exerçaient
dans la clandestinité. Toutes ces actions attribuées aux femmes
respectent les stéréotypes véhiculés par la société selon une
socialisation genrée.
La
seconde résistance féminine est axée sur la part réelle prise par
les femmes dans le combat clandestin au sein de mouvements et de
réseaux, elles assuraient les travaux de secrétaires, étaient des
agents de liaisons ou officiaient dans les services sociaux.
Rares
sont les femmes qui ont réussi à accéder à un poste de
commandement et à avoir un pouvoir de décision. Dans la résistance,
les femmes sont peu nombreuses à avoir eu des responsabilités
importantes, mais il en existe comme en témoigne l’exemple de
Lucie Aubrac.
2.Un exemple de résistante : Lucie
Aubrac.
Lucie
Aubrac de son vrai nom Lucie Samuel née le 29 juin 1912 à Paris,
décédée à Issy-les-Moulineaux le 14 mars 2007. Elle fut une
résistante française sous l'occupation Allemande et le régime de
Vichy pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Dès
la défaite de juin 1940 et l'occupation de la France par l'armée
Allemande, son mari et elle refusent la défaite et choisissent la
voix de la clandestinité et de la résistance.
En
1941, Lucie fait alors partie du groupe Libération-Sud, que Jean
Cavaillès, son mari ainsi qu'elle-même ont contribué à créer à
Lyon. Elle travaille au journal Libération, accompagnée d'Emmanuel
d'Astier de la Vigerie. Elle a choisi comme «nom de guerre» Aubrac
qui est une région française comme d'autres résistants par exemple
Jean Guehenno, surnommé Cévennes ainsi que Jean Bruller connu sous
le nom de Vercors.
Raymond,
son mari sera alors emprisonné plusieurs fois ainsi que Lucie à la
prison Montluc de Lyon. Elle refuse de laisser son mari aux mains des
bourreaux nazis et monte une opération armée pour le libérer. En
juin et en septembre, elle rendit visite à Klaus Barbie, chef de la
Gestapo à Lyon, afin de pouvoir voir son prétendu fiancé dont elle
était enceinte. Lors de cette visite, elle fit parvenir à son mari
les plans de son évasion.
C'est
lors d'un transfert que Lucie et ses compagnons attaquèrent un
camion allemand dans lequel se trouvaient 14 résistants dont son
mari. Quatre allemands furent tués pendant l'attaque et les
résistants s'évadèrent. Après
cette évasion Lucie, Raymond ainsi que leurs enfants entrent dans la
clandestinité et ils parviendront à rejoindre Londres en février
1944.
Elle
refuse d'utiliser sa notoriété ainsi que son statut d’héroïne
de la Résistance pour faire carrière en politique, elle participe
aux instances dirigeantes du Mouvement de la paix et toujours en
faveur des droits de l'Homme.
Jusqu'à
la fin de sa vie elle resta une femme militante et active, elle se
plaçait du côté de la liberté, s'engageant en faveur de multiples
causes. Elle fera alors parti du Comité de parrainage de la
coordination française pour la décennie de la culture de paix et de
non-violence. Son mari et elle ont également lancé un appel à la
libération des prisonniers d'Action Directe.
3)
La résistance est liée à l'engagement dans la France libre.
Le
18 juin 1940, le monde est frappé par la puissance d’un message
d’exhortation à la résistance diffusé sur les ondes de la
British Broadcasting Corporation ou « BBC » : il s’agit de
l’Appel le plus célèbre de l’histoire, celui qui écrira aussi
l’un de ses chapitres au XXe siècle, l’Appel du 18 juin.
Exilé
à Londres, le général de Gaulle inscrit à travers ses mots les
fondations de la France libre, celle qui doit combattre l’occupation
allemande et la tyrannie nazie, rejoindre ses rangs outre-Atlantique.
Ce premier appel ne sera hélas ni conservé ni filmé et seuls
subsistent les 4 feuillets du manuscrit.
Au
départ, cet appel n'était pas destiné aux femmes mais leurs
effectifs ne cessaient d'augmenter en particulier après le
débarquement allié en Afrique du Nord où une nouvelle armée
volontaire a été créée pour renforcer la France combattante.
Un
corps féminin des transmissions a été alors mis en place. Ces
femmes vont alors participer aux campagnes d’Italie de France puis
d’Allemagne et leur engagement sera comme celui des hommes venant à
échéance trois mois après la fin du conflit.
En
Avril 1944 l'Arme Féminine de l'Armée de Terre (AFAT) regroupa
toutes les femmes engagées.
Résister
était à la fois agir contre l’ennemi qu'il soit occupant ou
collaborateur, les résistantes acceptaient de désobéir,
d'enfreindre les lois donc de prendre des risques. Ils
avaient conscience d'un engagement fondé sur le patriotisme avec une
conviction politique ou religieuse. Ici on peut parler de valeurs,
puisque le fait de résister est une idée commune d'un groupe.
Une
valeur est une notion abstraite, c'est un idéal qu'une société ou
qu'un groupe considère comme estimable et ils peuvent parfois entrer
en conflit.
Des
hommes et des femmes firent ce choix au péril de leur vie. Les
femmes accomplirent des tâches aussi décisives et risquées que
celles de leur compagnon. Cette surreprésentation du masculin se
retrouve dans la distribution des postes de pouvoir.
Le
Conseil national de la Résistance fut l'organe qui dirigea et
coordonna les différents mouvements de la résistance intérieure
française. Il acceptait très peu de femmes,
la
plupart des responsables de réseaux étaient des hommes.
Certaines
femmes dont Marie-Madeleine Fourcade qui était à la tête du réseau
de renseignements Alliance qui travaillait pour les services de
renseignement Britanniques, Georgette Claude-Gérard était la
coordinatrice des parachutages du mouvement Combat dans le Sud-Ouest
ainsi que Madeleine Braun qui était communiste dirigeant le Front
national-zone Sud.
Ces femmes étaient donc
honorées et la Résistance préférait souligner les qualités
féminines et maternelles de celles qui s'y engageaient.
La
Seconde Guerre Mondiale est souvent citée pour avoir poussé en
avant le statut de la femme en France puisque, en plus d'avoir
participé à l'effort de guerre, les femmes ont également pris part
activement à la Résistance.
L’appel
à la résistance, lancé le 18 juin 1940 par le général de Gaulle,
conduit à la création de la résistance extérieure, la « France
Libre ».
II.
Les
femmes dans les Force Françaises Libres.
Certaines
femmes participent aux combats durant la
seconde
guerre mondiale.
Elles ne sont pas seulement infirmières : certaines s'engagent dans
des corps spécifiques. Elles servent par exemple dans les stations
radars
et les services de communication, ou manipulent les batteries de DCA.
1)
Les femmes enrôlées dans l'armée française
Aujourd'hui,
les femmes représentent dans l'armée française 12,63% des
officiers, 16,54% des sous-officiers, 13,52 % des militaires du rang
engagés et 30,28% des volontaires, et cette tendance augmente
d'années en années car de plus en plus de femmes décident de
s'engager.
En
1938, premier engagement féminin dans les armées.
Les
femmes ont fait leur chemin petit à petit dans l'armée française
depuis 1938
avec la loi dite "Paul-Boncour" sur l'organisation de la
nation en temps de guerre qui ouvre les premiers postes aux femmes
(avant cela, les femmes étaient tout de même présentes auprès de
l'armée mais en tant qu'infirmières ou cantinières).
C'est
en 1941, que le chef major de l'armée de l'air crée un corps
indépendant de volontaires féminines.
Puis
en 1943, a lieu la création du corps des personnels civils
spécialistes du service de santé des armées. Ce dernier réunit en
un seul statut les infirmières de la croix rouge et les infirmières
civiles des hôpitaux militaires. Un an plus tard, est créé le
corps des auxiliaires féminines de l'armée de terre et le premier
sous-lieutenant féminin est promue dans l'armée française ;
création des sections féminines de la flotte.
2)
Les Rochambelles
Femmes
courageuses, n’ayant pas renoncé à leur féminité et ayant été
d’ailleurs respectées aussi pour cela, les
Rochambelles
sont un bel exemple d’engagement et de rigueur, qui peut nous
inspirer aujourd’hui ! Ambulancières
exerçants au sein de la fameuse 2e Division blindée du général
Leclerc pendant la Seconde Guerre mondiale,
elles virent le jour grâce à une anglaise francophile, Florence
Conrad, qui crée une unité sanitaire en 40.
Leur mission
principale consiste à évacuer les blessés d’une zone de combat
(ce qui pour la première fois met des femmes sous le feu de
l’ennemi), à établir un rapide diagnostic et à prodiguer si
besoin les premiers soins. Les anecdotes piquantes et pleines
d’humours ne manquent pas sur ce groupement de femmes socialement
hétéroclite, de caractère aussi, et bon nombre d’entre nous
peuvent se retrouver derrière les traits d’une Rochambelles.
3)
Raymonde Jeanmougin
Raymonde
Jeanmougin est la dernière des 72 ambulancières rattachées à la
célèbre 2e Division Blindée du Général Leclerc à la libération
de la France en 1944.
La
2e Division Blindée est une unité de la première armée française
de l'armée blindée et cavalerie créée pendant la seconde Guerre
Mondiale par le Général Leclerc. Elle peut également être appelée
Division Leclerc ou même Armée Leclerc. Les Rochambelles étaient
un groupe qui appartenait à la 2e Division Blindée dont Raymonde
Jeanmougin.
En 1944, sous
les combats pour la Libération de la France, cette Rochambelle - du
nom du groupe Rochambeau composé de femmes ambulancières - a
débarqué en Normandie le 1er
août 1944 aux côtés de la célèbre 2e
DB.
« J'avais
21 ans en 1942, quand mon mari était passé en Angleterre, j'ai
rallié l'Afrique du Nord, on avait perdu notre bébé, je voulais me
rendre utile. »
Au début, les
hommes se moquaient un peu de ces femmes en treillis et cheveux
courts qui prétendaient tenir leur rôle à leurs côtés. Mais
grâce à l'américaine francophile Florence Conrad, qui leur
apportaient 19 précieuses Dodge, les généraux acceptèrent de les
embarquer comme soldats au sein de la division blindée Leclerc.
C'est ainsi
qu'à bord de sa Dodge baptisée Passy-Bourse, par Suzanne Torres,
commandant du groupe Rochambeau, qui l'avait prise à ses côtés,
Raymonde découvrit la Normandie sous les bombes.
A 23 ans, la
jeune femme a affronté les tirs nourris et les colonnes nazies pour
aller chercher les blessés français, américains, civils, et même
allemands.
Pendant que les
hommes combattaient, il fallait savoir tout faire, conduire la lourde
ambulance, changer les pneus crevés par les éclats d'obus,
s'abriter derrière sa carcasse en ferraille, aller chercher les «
nids de blessés » dans les maisons, dans les fossés, quand les
tirs se faisaient moins nourris, dispenser les premiers soins.
« A
l'époque, se souvient-elle, on faisait la guerre en cravate, je les
prenais pour faire les garrots »
ramener ceux qui les pouvaient vers les tentes des hôpitaux de
campagne dressés par les Américains un peu en retrait du front.
4)Mobilisations
féminines
Pendant la
seconde guerre, les femmes furent mobilisées pour participer à
l'effort de guerre, elles ont un rôle décisif sur le front «de
l'intérieur». Venues la plupart du temps de secteurs traditionnels
féminins ou bien de leurs foyers. Ces dernières remplacent les
hommes mobilisés et travaillent à la production d'armements.
Dans
les années 1940, dans l'armée française, les pin-up sont utilisées
dans une intense propagande qui passe par les affiches, elles
envahissent tous les supports d'images.
Elles
invitent toutes les catégories sociales féminines à s’engager
dans les œuvres patriotiques et de secours, ou à rejoindre les
services auxiliaires de l'armée afin que les hommes puissent aller
au combat. Même si les femmes n'ont pas été au front elles furent
arrêtées, emprisonnées, torturées, déportées et enfin
assassinées, comme les hommes.
III.
Les
résistantes face aux femmes soldats engagées pour libérer la
France
1)
Comparaison des femmes dans la résistance aux femmes soldats
Des
milliers de femmes françaises et francophones ont beaucoup contribué
aux efforts de la patrie en temps de guerre, mais les conflits ont
également divisé le mouvement des femmes, en obligeant les femmes à
choisir entre leurs intérêts en tant que femmes et les exigences
économiques et sociales de leur pays.
Les
populations civiles, en particulier les femmes, participent aussi à
l’effort de guerre. Leur rôle pendant la seconde Guerre Mondiale
est déterminant puisqu’elles vont servir de remplaçantes. Leur
rôle est tout, sauf politique. Elles vont travailler dans les
usines, aux champs, dans les hôpitaux ...
Elles
vont aussi être les principales victimes du conflit. Cela s’explique
par les bombardements, la sous-alimentation et la maladie, les
déportations et massacres répétés. Dans tous les pays, elles ont
été sous l’uniforme, mais aussi au front. Elles ont été dans
les combats des Maquis et dans la Résistance, forçant souvent
l’admiration de leurs adversaires.
Et
pourtant, les femmes sont les éternelles oubliées de l’histoire
des guerres. Les femmes voient leur histoire dissoute dans celle des
hommes. Au cours de la deuxième Guerre Mondiale, les femmes
intègrent le marché du travail afin de combler la pénurie de
main-d’œuvre occasionnée par l’enrôlement des hommes dans
l’armée.
Leurs
foyers serviront alors de lieu de réunion ou de refuge.
Londres
envoyait des consignes qui interdisaient aux femmes de participer à
des missions de parachutage. Le 31 mars 1942, des femmes manifestent
devant des magasins d’alimentation, quelques-unes seront arrêtées.
Une femme devient souvent résistante parce que son mari l’est,
l'exemple de Lucie Aubrac.
Les héroïnes,
elles, sont très peu nombreuses : les plus médiatiques demeurent
Lucie Aubrac ou encore Geneviève de Gaulle.
Dans
les territoires occupés, les nécessités de la lutte clandestine
obligent les femmes, jusqu’alors non-combattantes, à déployer des
trésors d’ingéniosité et d’héroïsme pour obtenir des
renseignements, assurer la liaison entre groupes combattants,
organiser des cachettes et ravitailler toute personne recherchée.
Les
nazis vont alors punir avec une égale cruauté ces résistantes
comme des arrestations, tortures, déportations et exécutions
frappent indistinctement les deux sexes.
2)
Lucie Aubrac face à Raymonde Jeanmougin
Lucie Aubrac
fut une résistante française sous l'occupation Allemande et le
régime de Vichy pendant la Seconde Guerre Mondiale tant dis que
Raymonde
Jeanmougin fut la dernière des 72 ambulancières rattachées à la
célèbre 2e Division Blindée du Général Leclerc à la libération
de la France en 1944.
Lucie
et son mari refusent la défaite et choisissent la voix de la
clandestinité et de la résistance alors que Raymonde va choisir de
rejoindre le groupe des Rochambelles.
Lucie
fut, jusqu'à la fin de sa vie, une femme courageuse et active tout
comme Raymonde puisque Lucie
Aubrac est une femme connue durant la 2nde Guerre Mondiale, car elle
a transmis des plans d’invasions à son mari afin de le libérer,
libérer d'autres résistants ainsi qu'elle-même.
Raymonde
Jeanmougin est une femme connue durant la 2nde Guerre Mondiale, car
elle s'est engagée dans un groupe, appelé les Rochambelles, qui
avait pour but d'aider à transporter et à soigner des soldats
français.
Les
deux femmes furent des héroïnes de l'histoire mais elles
refusèrent d'utiliser leur notoriété ainsi que leur statut
d’héroïne.
Lorsque,
à la Libération, de Gaulle accorde le droit de vote aux femmes,
l'État entend, par ce geste, récompenser le patriotisme de toutes
les Françaises qui avaient résisté.
Mais
les faits sont tout autres. Les résistantes effacées du paysage
politique et non reconnues officiellement par l'État, qui a une
conception militaire de la Résistance dans lesquelles les femmes
étaient peu présentes et qui sous- estime les actions résistantes
féminines, elles doivent lutter contre l'oubli, notamment en
publiant des récits qui, aujourd'hui encore, ne demandent qu'à être
étudiés.
En
effet la participation des Françaises à la défense nationale a été
bien supérieure à leur engagement politique en temps de paix.
Elles
ont représenté aux alentours de 12 à 20 % de la population
résistante; voire d'avantage, selon les mouvements et les réseaux,
furent également mobilisées par l'armée régulière, à une époque
où elles étaient toujours exclues du suffrage et du service
nationale.
La
participation des françaises à l'effort de guerre ne laissa pas
indifférents.
La
société était inquiète par les bouleversements générés par le
conflit: la séparation des couples, la dispersion des enfants, ces
nouvelles femmes en uniformes, le fusil sur l'épaule, la cigarette
aux lèvres...
Pendant
la guerre, on observe une intense aspiration à un retour à l'ordre
des choses.
De
ce fait, partisanes et les femmes soldats ont été perçues parfois
avec admiration, certes, au regard de leur caractère exceptionnel;
mais elles provoquèrent surtout de la surprise, de la dérision, le
plus souvent elles faisaient l'objet de la réprobation.
Leurs
témoignages montrent combien elles furent émues en sentant les
foules jeter sur elles la suspicion au moment où elles les
découvraient, à la libération des villes, tandis qu'elles
réservaient aux hommes leurs applaudissements.
Alors
elles eurent le sentiment d'avoir commis un acte de transgression en
s'étant rapprochées du feu.
Ainsi
les premiers programmes de formation des soldates organisés par les
Forces françaises libres réservaient une part importante des
enseignements à un travail d'explication, destiné à rappeler aux
jeunes femmes mobilisées qu'après la guerre elles devraient quitter
l'armée et se consacrer à la maternité: leur rôle naturel.
Conclusion
La
majorité des femmes résistantes étaient des femmes âgées qui
avaient une famille; elles étaient mères et épouses, dont 40%
étaient des mères au foyer, leur rôles étaient de réalisées
des tâches traditionnelles domestiques.
Mais
elles devaient aussi cacher, héberger, nourrir ou encore
approvisionner, ceci étaient la majorité des missions que les
femmes exerçaient dans la clandestinité.
Tandis
que les femmes soldats, étaient généralement des jeunes femmes,
sans famille. Elles étaient sur le front et combattaient comme les
hommes afin d'aider à la libération de la France.
Nous
pouvons dire que la guerre a été une étape supplémentaire
dans le processus d’émancipation féminine, au XXème siècle,
en France, malgré la promotion sans précédent des droits féminins.
Mais
une étape essentielle : avec, peut-être, la manifestation des
débuts de cette nouvelle citoyenneté féminine, qui s’affirme
aujourd’hui, dans la démarche de nombreuses femmes, désormais
autonomes dans leur rapport au monde, qui forment leur identité en
cherchant un équilibre entre leur vie familiale, leur vie
professionnelle et leur vie sociale. En se construisant, en
somme, à partir de leur trajectoire propre, comme le font
les hommes.
Il
reste à nous demander si le sacrifice de ces jeunes femmes dans la
Résistance, leurs abnégations, leur courage, peuvent encore, nous
guider, nous servir d'exemple, plus d'un demi-siècle après
l'événement.
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